13 juin : La Saint-Antoine.
La religion, dans la province du Molise,
a été vécue et exprimée par le peuple pendant des siècles plus par les
signes et les symboles que par une foi faite d’intériorité. Toutes les fêtes religieuses avaient non
seulement une dimension liturgique, mais en même temps une
dimension humaine. Que ce soit la fête du « Corpus Domini »,
celle de la Vierge Marie ou d’un saint protecteur, les fêtes
comportaient cette dimension humaine s’exprimant par les fleurs, les
fanfares, les feux d’artifices, les bannières des
associations religieuses. Cette dynamique qui, au premier abord,
peut paraître superficielle, a souvent été le moyen par lequel le peuple
exprimait sa reconnaissance et honorait les objets de son culte.
Je me souviens de l’événement culminant
marquant chaque année, la fête de saint Antoine de Padoue. La procession parcourait toutes les rues
principales et
parvenait finalement au sommet du village.
À cet endroit, en ce même jour, les agriculteurs et les
éleveurs y tenaient une foire.
Pouvez–vous vous imaginer la poussière,
les odeurs, le brouhaha des lieux? Eh bien, à cet endroit, à l’arrivée de la
procession, le saint était intronisé au milieu de la foule et
le prêtre, ton et gestes solennels, bénissait tous les animaux
présents à la foire. Est -ce que vraiment les animaux seraient
protégés? Est -ce que leurs propriétaires partaient convaincus que le
ciel serait de leur côté et que les affaires seraient bonnes
encore pour une année? L’enfant que j’étais à ce moment-là, était convaincu
que oui.